Soupe de Vie
Email à trois de mes meilleurs amis, envoyé le 26 juillet 2011. Trois ans plus tard, je viens juste de remettre le couvert.
Les dernières pages de vieilles et pas si vielles histoires d'amour se tournent. Il y a toujours un autre chapitre, on a déjà lu le livre, les livres: ils appartiennent tous à la même collec, la collec des petits coeurs en joie et puis en peine. La vie roule sa bosse au soleil de Californie, vite-vite malgré la chaleur: je me sens courrir derrière ou pousser devant, mais en fait je suis vraiment dedans. Pourtant, je me sens seule. Dans un tourbillon d'évènements: chansons, rencontre, weekends, écrits, déjeuners, obstacles, chansons encore, amis, travail, travail, travail. Je continue. Je mixe le tout. On continue tous.
Parfois j'ai envie de tout lâcher, de tout foutre en l'air, aller dans une petite cabane avec un vieux miroir et une chaise, un vase et une fleur des champs dedans, un coussin ou je m'assoie et je fais: RIEN. Je pense a Herman Hess, la montagne, la Suisse, je pense aux odeurs de lait qui traverse le beurre frais. En fait, je me sens comme dans un petit cliché, passionnée, à regarder la vie par la lorgnette des belles histoires. C'est ce qui crée la distance, le regard sur soi, sur la vie, mais cette même observation fait la création, logique.
L'histoire est rarement synchrone avec l'heure du levé et du couché du soleil. D'ailleurs à minuit, les histoires se transforment en citrouille, aussi simple qu'un gros légume, qu'il faut éplucher, couper et mettre dans la soupe. Pour nous rappeler, dans l'histoire, que tout ça n'était qu'une histoire? Souvent, j'ai l'impression que je mélange carrosse et coucourde. Yin and Yang se chamaillent, derrière, devant... Merde, les "YY" twins, show me the middle!
Bon, je ne sais pas ce que je vous raconte, la boule de neige d'été est partie en sucette, Fulguro --- Point!!! La petite histoire du jour: je suis allée sur la page de P. pour le "unfriend" après maintes hésitations.... F...ing FB ... et il est maintenant "in a relationship" avec la femme avec qui il ne dormait plus. Toutes les petites cases s'alignent bien, et la vérité est qu'il a bien fait. Bien fait pour moi aussi! Je lui avais dit de le faire. J'espère que c'est un acte du coeur, car cette femme est là et elle l'aime.
Moi, j'étais pas encore guérie et mon héroïsme de pacotille -- to "unfriend" him -- n'est finalement qu'un dés de courgette dans la soupe a mémène.
Là, je veux partir de L.A. et vous faire des câlins. I miss you.